La naissance de la coleur est intimement liée à celle de la vision.
Lorsque la vision s'est développée, un grand nombre de chromophores ont alors vu le jour : des portions de molécules biologiques qui apparaissent sur les êtres vivants, absorbant ou réfléchissant sélectivement la lumière de manière à obtenir toutes sortes de pigments colorés.
Par exemple, la molécule de carotène, qui donne sa couleur à de nombreux fruits et légumes comme la carotte, absorbe les longueurs d'onde dans la gamme bleue du spectre visible mais réfléchit la couleur complémentaire (orange et rouge). Un produit contenant du carotène nous apparaît donc orange ou rouge !
Des réseaux réguliers qui interfèrent directement avec l’onde lumineuse font également leur apparition, pour obtenir des couleurs structurelles d’une parfaite pureté iridescente, comme celles de la plume de paon ou du scarabée.
En parallèle, les yeux et les structures cérébrales qui y sont liés ont affiné leur capacité à détecter avec précision toute la gamme des couleurs visibles – et au-delà.
La relation entre l'Homme et la couleur était née !
Et cette relation se retrouve dans notre Histoire…
Par exemple, dans les tombes des Cro-Magnons, placées aux côtés d’objets sacrés tels que des armes ou des talismans, on retrouve des billes aux couleurs vives. Il y a 17 000 ans, les peintres de Lascaux savaient déjà manier les pigments colorés pour accomplir leurs admirables œuvres.
Les temples et statues des Egyptiens étaient parés des tonalités les plus vives. Le scarabée et sa spectaculaire iridescence étaient perçus comme divins. Les fards colorés étaient signes de grande beauté, et les pierres précieuses aux couleurs pures étaient utilisées lors de rituels sacrés et pour la guérison.
Source : A. Martel, "Le Pouvoir de la Lumière", Ed. Trénadiel