La lumière est vénérée depuis la nuit des temps, ou plutôt sa source principale : le Soleil.
Source de vie et d’abondance, d’éternité et de sagesse, toutes les anciennes civilisations vouaient un culte à cet astre considéré alors comme divin. Les divinités solaires se retrouvent en Egypte, en Inde, en Chine, à Rome, chez les Aztèques…
Outre le pouvoir d'élévation spirituelle conféré au Soleil et à sa lumière, on retrouve des données précises sur des pratiques d’héliothérapie, soit l’usage de la lumière du soleil à des fins médicinales. On peut alors supposer que des connaissances semblables peuvent être retrouvées chez les peuples antiques.
Chez les Egyptiens, un témoignage datant de 2600 av. J.-C. attribué au légendaire architecte et grand sage Imhotep décrit des formules médicales qui démontrent une compréhension approfondie des effets de la lumière. On y aperçoit les prémices de la chronobiologie, ou la science des rythmes biologiques contrôlés par le cycle solaire, grâce à l’importance qui est accordée au moment de la journée approprié à chaque traitement.
Ce témoignage ancestral mentionne la stérilisation et la dessiccation (procédé d'élimination de l'eau d'un corps) des aliments par l’usage des rayons solaires, ainsi que la potentialisation photochimique de préparations pharmaceutiques.
Les Grecs pratiquaient beaucoup l’héliothérapie. Le lien entre lumière et santé ne faisait aucun doute selon eux.
En 450 av.J.-C., l’usage de solariums, lieux de guérison basé sur la lumière solaire, est décrit par le grand historien Hérodote, qui précise que « l’exposition au soleil est hautement nécessaire chez les personnes dont la santé doit être restaurée. »
Selon Hippocrate de Kos, le père de la médecine (460-370 av.J.-C.), la lumière et sa chaleur sont de la plus haute importance pour traiter une multitude de maux (rachitisme, obésité, désordres métaboliques).
Enfin, les Romains, successeurs culturels des Grecs, ont gardé ce lien à la lumière en héritage. Le droit romain comprend des clauses garantissant un "droit à la lumière" dans leur maison, qui sont pour la plupart dotées d'un solarium.
Soranos d'Ephèse, un des grands médecins romains du IIe siècle, prescrit l'exposition au soleil pour les bébés atteints de jaunisse. Il est ainsi l'ancêtre des traitements modernes contre la jaunisse néonatale à l'aide de la lumière bleue.
Source : A. Martel, Le Pouvoir de la Lumière